Le dépistage du cancer du sein

Par Docteur Guy Horlin le septembre 2015

Le Docteur Guy Horlin répond à certaines de vos interrogations concernant le cancer du sein et son dépistage et plaide pour une approche plus personnalisée de ce dépistage.

Il s’agit du cancer le plus fréquent de la femme, première cause de mortalité féminine par cancer. Son risque dans la population féminine cumulé sur la vie est de l’ordre de 9 à 10%. Autrement dit, une femme sur neuf vivant jusqu’à 80-85 ans développera un cancer du sein. Trois quart des cas surviendront après cinquante ans; 25% avant 50 ans. Attention: 1% avant 40 ans, 20% après 70 ans.

Ces chiffres ont leur importance dans la stratégie du dépistage.

Il est logique de penser et couramment admis dans le domaine cancérologique que plus tôt sera diagnostiqué la maladie, meilleures seront les chances de guérison, obtenues avec des traitements souvent moins lourds, moins agressifs. Avec les progrès réalisés ces dernières années, les chances de guérison ont considérablement augmentées pour s’établir actuellement à près de 90%.

Peut-on empêcher la survenue d’un cancer du sein par des mesures préventives?
La réponse est non

Toutefois, comme pour d’autres types de cancer et bien d’autres maladies ( cardio-vasculaires notamment ) des mesures hygièno-diététiques de bon sens ( éviter l’abus en aliments gras, salés, sucrés …pratiquer une activité physique régulière ) peuvent contribuer au maintien de votre santé et logiquement réduire votre risque de développer un cancer du sein.

Il n’y a donc pas de prévention spécifique. Il n’y a que le dépistage.

Dépister: c’est réaliser un test ou des examens qui permettront de détecter un cancer avant qu’il ait une traduction clinique ( avant l’apparition de tout symptôme ). Pour le dépistage du cancer du sein, il s’agira le plus souvent d’une mammographie. Si vous percevez une quelconque anomalie au niveau de vos seins, vous ne relevez plus du dépistage. Cette anomalie devra faire l’objet d’une mise au point par un bilan sénologique à visée diagnostique.

Intérêt du dépistage: en un mot, le diagnostic précoce vous donne les meilleures chances de guérison.

Son efficacité est démontrée par la réduction de la mortalité par cancer du sein.

Inconvénients du dépistage:
- Le surdiagnostic ( et son corollaire, le surtraitement ). Il s’agit de la découverte d’une très petite lésion cancéreuse ou précancéreuse qui n’aurais jamais été découverte sans le dépistage et ne se serait sans doute jamais développée ( cancer ‘dormant’)
- Les faux positifs. On réalise des incidences mammographiques complémentaires , des examens complémentaires, ou des prélèvements, des biopsies… pour une très petite lésion douteuse. Vous serez rassurée par un résultat bénin mais aurai été inquiétée pour rien.
- Les faux négatifs : vous êtes faussement rassurée. Un cancer n’a pas été détecté ou est apparu dans l’intervalle de vos dépistages.( Intérêt de la double lecture! Intérêt de l’auto-examen! )
- L’irradiation et les risques de cancers radio-induits.
La mammographie est une technique irradiante (voir plus loin). Certains inconvénients du dépistage peuvent avoir des conséquences psychologiques.

Docteur Guy Horlin

Le dépistage du cancer du sein

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